Escale à Crozet
Durant 3 jours, du 8 au 10 décembre, le bateau Marion Dufresne a fait escale à Crozet.
A l’arrivée, le matin de très bonne heure, de nombreux passagers s’étaient levés à 4h30 afin de voir l’approche de l’île.
Malheureusement, nos efforts ont été bien mal récompensés, un épais brouillard la masquait. Finalement, les falaises de l’île nous sont apparues au dernier moment et impossible de distinguer la base située en haut de colline face au bateau.
L’hélicoptère a d’ailleurs dû retarder ses rotations de quelques minutes en attendant que le temps se dégage.
L’apparition d’une orque passant très près du bateau nous a consolés.
Toute la journée nous avons pu observer les oiseaux qui grouillent au Crozet.
Les îles subantarctiques ressemblent à des oasis en plein milieu d’un désert bleu. C’est aussi la première fois que j’ai pu observer les manchots royaux dans leur milieu naturel, patauds à terre, ce sont des fusées dans l’eau.
Ce n’est que le lendemain, que j’ai eu la chance de pouvoir débarquer.
C’est vraiment agréable de retrouver la terre ferme après tout ces jours passés en mer. J’ai pris pour la première fois l’hélicoptère. Le vol est tellement rapide (moins d’une minute) qu’à peine décollé, on se retrouve déjà sur la base.
Le plus étrange, dès que l’on pose les pieds sur un sol ferme, on ressent le mal de terre. On ressent une impression bizarre, tout comme si on était encore sur le bateau : le sol n’arrête pas de bouger. Plus la pièce est petite, plus on le ressent. En fait, en quelques jours, le cerveau s’est habitué au roulis du bateau et il compense. Cet état disparaît généralement au bout de quelques temps (heures ou jours).
Le paysage est magnifique, un peu lunaire : pas d’arbre et une végétation rase. Cette île est aussi parsemée de sommets qui sont la plupart du temps soufflés par les vents et ont la tête dans les nuages.
L’arrivée sur la base d’Alfred Faure restera, je pense, un grand souvenir.
Tout comme le reste de l’île, le vent y est très présent.
Pour se mettre au chaud, on nous a emmenés dans la salle de vie afin de prendre notre petit déjeuner. Et là, la première impression que l’on éprouve c’est de se retrouver comme chez soi. L’accueil est vraiment génial et tout pour se sentir bien.
Les bâtiments sont très colorés et décorés par toutes les missions qui se sont succédées depuis maintenant plus de 45 ans.
L’accueil des « Crozétiens » est très chaleureux.
J’étais heureuse de retrouver ma collègue Anaëlle qui a commencé sa mission un mois auparavant. Elle semble déjà à fond dans son aventure et hyper motivée par son travail. Cela donne vraiment envie de se retrouver sur Kerguelen.
Au pied de la colline où est installée la base, se trouve une manchotière. C’est là qu’une bonne partie des études scientifiques de l’île sont menées sur les manchots royaux. Je suis restée toute la matinée à observer les oiseaux.
Ils sont vraiment magnifiques de par leurs couleurs. Habitués à l’homme, ils sont moins craintifs que sur d’autre sites.
L’après-midi, j’ai également pu observer les grands albatros posés à flanc de colline.
A 17h, il était temps de rentrer, mais l’envie n’y était pas. Je serais bien restée un peu plus de temps sur cette île. Dans ces moments-là, on comprend parfaitement le sentiment des hivernants qui doivent quitter LEUR île après 1 an. Certains d’entre-eux ont embarqué avec nous sur le Marion Dufresne pour rentrer en métropole. C’est toujours un grand déchirement, surtout que très peu la reverront un jour.